Certification cinéma et audiovisuel

Depuis 2005, dans les différentes académies de France, les enseignants stagiaires peuvent obtenir une certification complémentaire à l’issue de leur année de formation. Parmi les trois types de certification qu’ils peuvent obtenir, l’une d’elles concernent les arts, et en particulier, le cinéma et l’audiovisuel.

La note de service n°2004-175 du 19-10-2004, parue au Bulletin officiel n° 39 du 28/10/2004 définit ces certifications de la manière suivante.

« L’objectif poursuivi par la création de cette certification complémentaire est de permettre à des enseignants de valider des compétences particulières qui ne relèvent pas du champ de leurs concours. Il est aussi de constituer un vivier de compétences pour certains enseignements pour lesquels il n’existe pas de sections de concours de recrutement et, à terme, de mieux préparer le renouvellement des professeurs qui en ont eu la charge.

Trois secteurs disciplinaires sont retenus :

1) Les arts

Ce secteur comporte quatre options : cinéma et audiovisuel, danse, histoire de l’art, théâtre.

Il concerne des enseignements artistiques auxquels participent des enseignants du second degré au collège et au lycée, pour lesquels il n’existe pas de sections de concours au CAPES, en particulier dans les enseignements des classes de lycée correspondant à ces quatre options.

2) L’enseignement en langue étrangère dans une discipline non linguistique

3) Le français langue seconde

I – Ouverture de l’examen

L’examen comporte une session annuelle dont la date est fixée par le recteur d’académie.

Il peut être souhaitable que la session ait lieu à la fin du premier semestre de l’année civile afin de permettre plus aisément la participation à l’examen de professeurs de seconde année d’institut universitaire de formation des maîtres. Toutefois, les professeurs stagiaires qui ne souhaiteraient pas se présenter à l’issue de leur seconde année d’IUFM garderont la faculté de se présenter à l’examen lors d’une autre session de leur choix.

Les recteurs sont invités à fédérer, comme le prévoit l’article 6 de l’arrêté du 23 décembre 2003 modifié par l’arrêté du 9 mars 2004, les moyens dont ils disposent au sein de regroupements académiques afin d’optimiser l’organisation de l’examen et la désignation des membres du jury selon les spécialités. Dans ce cas, l’organisation matérielle de l’épreuve, notamment pour ce qui concerne la date de l’examen, les dates d’ouverture et de clôture du registre des inscriptions, l’établissement de la liste des candidats admis, ainsi que la nomination du jury, feront l’objet de décisions conjointes des recteurs concernés.

II – Dépôt des candidatures

L’examen s’adresse :

– pour le secteur arts et le secteur enseignement en langue étrangère dans une discipline non linguistique, à des personnels enseignants du second degré ;

– pour le secteur français langue seconde, à des personnels enseignants des premier et second degrés.

L’inscription est effectuée, y compris en cas de mutualisation des moyens pour l’organisation de l’examen :

– auprès du recteur de l’académie dans le ressort de laquelle le candidat exerce pour les enseignants déjà titulaires ;

– auprès du recteur de l’académie dans le ressort de laquelle le candidat, lauréat d’un concours pour l’accès à l’un des corps de personnels enseignants du premier ou du second degré, effectue le stage prévu par le statut du corps pour lequel il est recruté.

En déposant sa demande d’inscription, le candidat remettra un rapport d’au plus cinq pages dactylographiées, précisant, d’une part, les titres et diplômes obtenus en France ou à l’étranger, en rapport avec le secteur disciplinaire choisi et l’option éventuelle, et, le cas échéant, la participation à un module complémentaire suivi lors de l’année de formation professionnelle à l’IUFM, et présentant, d’autre part, les expériences d’enseignement, d’ateliers, de stages, d’échanges, de sessions de formation auxquels il a pu participer, de travaux effectués à titre personnel ou professionnel, comprenant un développement commenté de l’une des expériences qui lui paraît la plus significative.

Ce rapport sera communiqué par le recteur au jury dans des délais suffisants pour que ce dernier puisse en prendre connaissance préalablement à l’épreuve et en disposer lors de celle-ci.

III – Le jury

Le jury est institué au niveau académique pour chacun des secteurs disciplinaires. Il est nommé par le recteur, étant rappelé que les recteurs peuvent, au sein de regroupements académiques, conformément aux dispositions du I ci-dessus, procéder à la nomination d’un jury commun.

Pour la désignation du président du jury, qui devra appartenir au corps des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux, il est souhaitable de prendre l’attache de l’inspecteur général de l’éducation nationale, correspondant académique.

Les autres membres seront choisis, en fonction des secteurs disciplinaires concernés, parmi les membres des corps d’inspection déconcentrés à vocation pédagogique, les enseignants du second degré (pour les trois secteurs) et du premier degré (pour le secteur français langue seconde) assurant un enseignement effectif dans le domaine choisi, les enseignants- chercheurs de la discipline universitaire de référence. Des personnes n’appartenant pas à ces corps pourront, en tant que de besoin, être choisies également en raison de leurs compétences particulières (par exemple, pour le secteur arts : conservateur de musée, metteur en scène, chorégraphe, etc.)

L’examen est classé dans le groupe II prévu par le décret n° 56-585 du 12 juin 1956 modifié pour la rémunération des membres du jury (arrêté du 13 septembre 2004 publié au Journal officiel du 24 septembre 2004).

IV – Structure de l’examen

Conformément à l’article 5 de l’arrêté du 23 décembre 2003 modifié par l’arrêté du 9 mars 2004, l’examen est constitué d’une épreuve orale de trente minutes maximum débutant par un exposé du candidat de dix minutes maximum, suivi d’un entretien avec le jury, d’une durée de vingt minutes maximum.

L’exposé du candidat prend appui sur la formation universitaire ou professionnelle, reçue dans une université, dans un institut universitaire de formation des maîtres ou dans un autre lieu de formation dans le secteur disciplinaire et, le cas échéant, dans l’option correspondant à la certification complémentaire choisie.

Le candidat fait également état de son expérience et de ses pratiques personnelles, dans le domaine de l’enseignement ou dans un autre domaine, notamment à l’occasion de stages, d’échanges, de travaux ou de réalisations effectués à titre professionnel ou personnel.

L’entretien qui succède à l’exposé doit permettre au jury d’apprécier les connaissances du candidat concernant les contenus d’enseignement, les programmes et les principes essentiels touchant à l’organisation du secteur disciplinaire et, le cas échéant, à l’option correspondant à la certification complémentaire choisie et d’estimer ses capacités de conception et d’implication dans la mise en œuvre, au sein d’un établissement scolaire du second degré (pour les trois secteurs disciplinaires) ou d’une école (pour le secteur français langue seconde), d’enseignements ou d’activités en rapport avec ce secteur.

Le jury dispose du rapport rédigé par le candidat pour son inscription. Ce rapport n’est pas soumis à notation.

Lorsque le secteur disciplinaire concerné est celui de l’enseignement en langue étrangère dans une discipline non linguistique, l’entretien pourra s’effectuer, en tout ou partie, au choix du jury, dans la langue étrangère dans laquelle le candidat souhaite faire valider sa compétence.

Lorsque le secteur disciplinaire concerné est celui du français langue seconde, le jury tiendra compte, pour la conduite de l’entretien, du niveau d’enseignement (primaire ou secondaire) dans lequel le candidat a vocation à intervenir.

Les connaissances et aptitudes qui seront particulièrement appréciées par le jury selon le secteur disciplinaire et, le cas échéant, l’option choisie, sont précisées en annexe de la présente note.

V – Admission et délivrance de la certification

Les candidats ayant obtenu une note égale ou supérieure à 10 à l’épreuve, notée sur 20, sont déclarés admis.

Le jury établit la liste des candidats admis. En cas d’organisation de l’examen commune à plusieurs académies, le jury établit pour chacune d’elles cette liste.

La certification complémentaire est délivrée par le recteur auprès duquel le candidat s’est inscrit dans les conditions indiquées au II ci-dessus.

Dans un souci de simplification administrative, un arrêté global d’admission sera établi. L’extrait de l’arrêté adressé au candidat tiendra lieu de délivrance de la certification. À cette fin, l’ampliation devra porter la mention : “La présente ampliation tient lieu de délivrance de la certification complémentaire, secteur (et éventuellement option)”.

Il est rappelé que les personnels enseignants stagiaires dont le stage n’a pas été jugé satisfaisant ou qui n’ont pas été admis à l’examen de qualification professionnelle ou au certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel ou qui n’ont pas obtenu le diplôme professionnel de professeur des écoles dans les conditions prévues par le statut du corps pour lequel ils ont été recrutés, ne pourront se voir délivrer la certification complémentaire. Ceux d’entre eux autorisés à accomplir une seconde année de stage conserveront pendant cette année le bénéfice de l’admission à l’examen. À l’issue de cette période, la certification complémentaire leur sera délivrée sous réserve de la validation de cette seconde année de stage.

Philippe Bourdier

Participation des universitaires
aux jurys de certification complémentaire en cinéma audiovisuel

Le BO n°39 du 28 octobre 2004 (disponible à http:// www.education.gouv.fr/bo/2004/39/MENP0402363N.htm) a fixé les modalités d’attribution de la Certification complémentaire, mention Arts, Cinéma et audiovisuel.

Cette certification, à laquelle peuvent prétendre les enseignants en poste dans le second degré ainsi que certains stagiaires en IUFM, leur permet :

– soit de postuler sur un poste à profil « cinéma et audiovisuel » (postes pour lesquels elle ne constitue pas cependant en elle-même une qualification suffisante)

– soit de faire valoir une compétence pour appuyer des projets pédagogiques divers (atelier artistique, classes à Projet Artistique et Culturel, etc.)

La certification est attribuée par un jury académique présidé par un Inspecteur Pédagogique Régional et composé de diverses catégories de personnels : membres des corps d’inspection, enseignants du second degré, enseignants-chercheurs de la discipline universitaire de référence.

Or cette dernière consigne est encore inégalement appliquée, certains jurys ne faisant appel à aucun universitaire.

Compte tenu de l’importance de ce dispositif pour le développement de l’enseignement du cinéma et de l’audiovisuel dans le second degré, il est essentiel qu’un universitaire soit effectivement présent dans les jurys d’attribution de la certification complémentaire de toutes les académies.

Dans ceux auxquels participe déjà un représentant de l’université, celui-ci apporte un point de vue décisif sur les compétences du candidat, en particulier dans le domaine de «la culture cinématographique et audiovisuelle (fréquentation des œuvres, histoire du cinéma) » et de « la connaissance de leurs langages spécifiques » (valorisation des formations universitaires du candidat, appréciation des acquis théoriques issus de pratiques artistiques ou pédagogiques).

Notre présence dans les jurys renforce également la reconnaissance institutionnelle de nos formations, et nous désigne comme interlocuteurs indispensables dans la réflexion sur les orientations pour un enseignement plus large du cinéma et de l’audiovisuel dans le secondaire.

Notre association peut également être le lieu d’une concertation et d’une réflexion qui contribuera à harmoniser le fonctionnement des jurys, dont la disparité actuelle, selon les académies, peut parfois inquiéter. Nous joignons à cet effet en annexe les principaux axes de synthèse dégagés par les jurys de la région parisienne, qui intègrent depuis 2004 des enseignants en Université.

L’AFECCAV a donc pris l’initiative d’adresser un courrier à l’ensemble des IPR en charge du suivi des enseignements CAV dans les académies, pour souligner l’intérêt de la participation des universitaires, prévue par le texte du BO, aux prochains jurys. Si vous recevez des sollicitations dans ce sens, nous vous invitons à y répondre avec toute l’attention nécessaire ; vous pouvez aussi, si vous êtes en contact avec des IPR, proposer spontanément votre participation. Au nom de l’association, nous vous en remercions.

ANNEXE

Extrait du rapport de jury, académie de Créteil, session 2005 : ces réflexions ont été dans leur esprit reprises en 2006 par le jury commun aux trois académies parisiennes.

« Remarques du jury :

La certification complémentaire en Cinéma-Audiovisuel valide des compétences dans les champs conjoints du cinéma et de l’audiovisuel, et plus particulièrement dans l’enseignement du Cinéma-Audiovisuel au lycée. Le jury pense qu’il est donc nécessaire, pour un candidat :

– de connaître les dispositifs de mise en œuvre de cet enseignement et les programmes qui s’y rattachent ;

– d’avoir reçu une formation théorique en cinéma à l’université, en formation continue ou par acquisition personnelle, permettant de maîtriser les questions figurant dans les programmes en vigueur ;

– d’avoir acquis une expérience personnelle ou professionnelle permettant d’encadrer la pratique artistique des élèves au sein de cet enseignement ;

– de témoigner d’une culture et d’une capacité critique dans les domaines artistiques et plus particulièrement en Cinéma-Audiovisuel.

Peu de candidats ont satisfait aux exigences attendues sur ces quatre points.

En effet, un certain nombre de candidatures nous ont semblé prématurées par rapport au niveau de formation ou d’expérience acquise et par rapport au niveau de réflexion concernant l’aspect artistique de cet enseignement.

Beaucoup de ces candidats, souvent très motivés, peuvent envisager de se présenter de nouveau devant un jury en ayant pris soin auparavant de parfaire leur formation et d’enrichir leur information concernant cet enseignement.

Nous attirons également l’attention des candidats sur le fait que la seule participation, même très active, à des dispositifs institutionnels tels que collège au cinéma, lycéens au cinéma, une classe à PAC, un atelier artistique, ou à un projet pédagogique ancré sur le cinéma-audiovisuel (IDD, par exemple,) n’est pas une condition suffisante pour obtenir la certification.

Au cours des différents entretiens que nous avons menés, nous avons particulièrement apprécié chez les candidats, leurs capacités à :

– manifester une conscience claire de l’étendue et des limites de leurs compétences pour assurer un enseignement Cinéma-Audiovisuel au lycée ;

– s’interroger sur la didactique de l’enseignement du Cinéma-Audiovisuel, en particulier en ce qui concerne l’articulation entre les domaines théoriques et la pratique artistique ;

– d’analyser de façon pertinente leur participation aux différentes actions dans lesquelles ils se sont engagés, de façon à en proposer, tant du point de vue pédagogique que personnel, un bilan utile pour l’investissement dans des projets à venir.

– faire valoir et manifester un authentique engagement dans un domaine artistique et culturel en lien avec le cinéma et l’audiovisuel. »

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